Jean-Louis Anderson Panh est le président d’honneur de l’association Guémon-Cavally et la Diaspora. Dans cet entretien, il explique sa présence actuelle en Côte d’Ivoire et donne sa vision quant aux activités au sein de cette association. Il a également lancé un appel d’union à tous les Wê afin de construire leurs régions restées longtemps dans la misère. Le fonctionnaire hospitalier, originaire du département de Kouibly dans la région du Guémon, réside à Paris . Entretien.
Que nous vaut l’honneur de votre présence en Côte d’Ivoire?
Je suis venu en Côte d’Ivoire pour rencontrer l’Association dénommée Guémon–Cavally et la Diaspora dont je suis le président d’honneur. Cette association est composée de différents membres qui viennent de différents villages du Guémon, du Cavally et de la Diaspora. Nous qui constituons la diaspora, sommes des ressortissants du Guémon et du Cavally. Je suis venu au pays pour mettre en place un certain nombre de projets avec les membres de cette association. Dans un premier temps, nous allons commencer par un projet agricole. Il s’agit d’exploiter un espace de deux hectares à Adiopodoumé au Km 17 ici à Abidjan pour en faire un champ de manioc. Oui! Voilà en substance, le but de ma présence en Côte d’Ivoire, mon beau pays.
Quels sont les actes qu’avez-vous déjà posés au nom de cette association?
En fait, le président fondateur s’appelle Moïse Mahi Rosin qui est mon oncle. Il est de Siébly, village de la sous-préfecture de kouibly. Lorsqu’il m’a fait appel pour militer dans cette association dont le siège est à Adiopodoumé au km 17 au maquis Zoukoumlin chez dame Éveline, j’ai accepté à cause de la pertinence de son objet. L’objet est de s’entraider, s’unir et s’entendre autour d’un idéal de solidarité afin de participer au développent des deux régions Guémon et Cavally. En toute évidence, il s’agit pour moi, de mettre un projet alléchant en place pour donner une bonne image à cette association. Parce qu’une association sans projet n’est pas la bonne. Lorsque je suis arrivé, j’ai constaté la précarité dans laquelle, les réunions se tenaient. Donc, j’ai offert une bâche, 400 chaises, une sonorisation et un ordinateur pour que les membres soient plus à l’aise pour tenir les réunions et aussi donner une bonne image à cette structure. C’était le premier pas pour moi. Mais cette fois-ci, à mon arrivée, j’ai décidé de recevoir tout le bureau exécutif et les membres actifs de l’association. J’ai offert des complets de pagnes hollandais aux valeureuses et dynamiques femmes et des téléphones de dernières générations au bureau exécutif pour leur permettre de communiquer facilement entre eux. Idem, nous avons honoré un pasteur membre de l’association venu du Togo pour ses prières relatives au succès de cette organisation. J’ai également organisé une réception pour communier avec tous les membres.
Dans les prochains jours, vous serez dans le Guémon et dans le Cavally.Que feriez-vous exactement sur le terrain?
Demain, nous allons dans le Guémon et le Cavally. Je vous dis que nous sommes déjà dans le Guémon et le Cavally parce que nous sommes tous des ressortissants du Guémon et du Cavally. Demain, nous irons visiter le site sur lequel, nous allons établir un champ de manioc. Nous allons démarrer avec deux hectares de manioc.
Je suis venu avec une panoplie de projets. Et je cite que je viens avec un projet de Taxi-motos pour les jeunes. Je veux que les enfants du Guémon et du Cavally soient autonomes. C’est ça ma vision. Et voilà ! Mais le secours extérieur est une faiblesse. Comme une maxime de chez nous, qui stipule que c’est l’eau de l’éléphant qui le sert pour son bain. Cela veut dire qu’il faut d’abord faire des efforts pour qu’on te donne un coup de main. C’est pour dire aussi qu’il faut compter sur soi-même. Nous allons rentrer en brousse pour démarrer les travaux de la production du manioc.
Quels sont vos sources de financement ?
Tout d’abord, il faut noter que cette association existe, il y’a trois ans. Je suis membre et président d’honneur depuis le mois de juin 2024.J’ai posé plusieurs actes que le responsable de communication peut vous montrer et témoigner en image. En effet, nous avons imposé une cotisation de 2000 francs CFA à chaque membre. Aujourd’hui, l’association Guémon-Cavally et la Diaspora regroupe 88 membres. Pour être membre de Guemon-Cavally et la Diaspora, il faut y adhérer à 2000 fCfa..
Nous sommes au terme de notre entretien. Avez-vous un message à l’ endroit de vos frères et sœurs et aux Ivoiriens?
Tout début est difficile. Au passage, je salue le ministre Serey Doh pour ses nombreuses actions de développement dans le Guémon. A partir de sa plateforme, nous avons créé « la Diaspora pour Adjaro » dont je suis l’un des rassembleurs. Et nous avons un rendez-vous avec lui le 16 novembre prochain. Alors le Guémon aujourd’hui, avec, mon expérience, je veux donner une bonne image à notre région. Si on veut que les gens viennent nous aider, il faut qu’on donne l’envie pour qu’ils puissent nous aider. C’est ensemble qu’on peut construire nos régions. Pour moi, l’argent n’est pas important. Il faut qu’on pose des actes positifs lorsqu’on marche. Les actes sont les traces. Notre projet de champ de manioc est très important. Vous savez, ce que le manioc fait dans nos quotidiens en Côte d’Ivoire. C’est de l’Attiéké, de l’amidon, le pain…C’est de la nourriture pour la population. D’après le père fondateur Félix Houphouët-Boigny, la richesse de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture. Ce projet vient lutter contre l’insécurité alimentaire. Nous n’allons pas nous arrêter là. Au fur et à mesure, les idées viennent. Nous avons beaucoup de projets. Mais nous voulons l’unité du peuple Wê pour construire ensemble nos régions le Guémon et le Cavally. Comme je viens de le dire, il faut d’abord commencer par quelque chose. Nous avons des idées. Et Dieu nous aidera pour avancer car les gens sont motivés. Les Chefs Wê et leurs notables ont hier massivement adhéré à l’association Guémon-Cavally et la Diaspora.
Entretien réalisé par Dao Chaba